Vous êtes collectionneur et passionné de miniatures Citroën, rejoignez-nous, on est là pour cela et, c'est gratuit ! |
| | Citroën La Dalat: la perle de l’Orient aux origines africaines 1971 | |
| | Auteur | Message |
---|
PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7416 Age : 73
| Sujet: Citroën La Dalat: la perle de l’Orient aux origines africaines 1971 Ven 11 Aoû - 5:44 | |
| La Dalat première voiture fabriquée au VietnamIl est communément acquis que la fameuse Méhari, lancée en France en 1968, connut des développements inattendus dans les anciennes colonies africaines et au Viêt-Nam où, facile à produire, des modèles locaux furent proposés à la vente. Rien de plus faux et, il me fallait rétablir cette contre vérité comme je l’ai déjà évoqué dans d’autres sujets comme ceux relatant de la Baby Brousse déjà fabriquée depuis 1963 par les Ateliers et Forges de l’Ebrié en Côte d’Ivoire. Voiture qui elle, fut à l’origine de nombreuses versions dans les «colonies» françaises et autres pays dits «en voie de développement» . Bien que leurs succès furent toutefois moindre que celui de la Baby-Brousse originale. En effet, la Méhari présentée à la presse en Mai 1968, n’était pas dans les cartons de Citroën et, n’a jamais fait l’objet de prototype de la part du Bureau d’Etude de la marque. Elle fut imaginée par le comte Roland Paulze d’Ivoy de la Poype, entrepreneur énergique, esprit fertile, ancien de l’escadrille Normandie-Niemen devenu industriel visionnaire et inventeur. Il comprit que l'avenir appartenait au plastique et, à la tête de sa Société d'Études et d'Applications du Plastique (revendue plus tard à DuPont), il proposa sa carrosserie en ABS (Acrylonitrile butadiène styrène) emboutie à chaud et teintée dans la masse à Citroën. C’est lui qui eut l’idée de confier au styliste Jean-Louis Barrault, le dessin - définitivement indémodable - de cette voiture puzzle, car destinée dans un premier temps à être commercialisée en kit. S’il est dit que la nature de la carrosserie fait la grande originalité de ce concept de voiture de série et que c’est l’illustration, une fois de plus, de l’avant-garde si chère à Citroën, c’était plutôt pour la marque, l’objet du plus grand des hasards. A l’automne 1967, le premier prototype, encore équipé du moteur de 425 cm³ de 18 ch. d’une 2 CV camionnette, est montré aux techniciens de Citroën dans les locaux de la S.E.A.B., avant son envoi au Quai de Javel pour y être présenté à la Direction Générale de Citroën.
Roland de la Poype, qui avait imaginé commercialiser lui-même son véhicule sous le nom de « Donkey » fit tellement bonne impression que Citroën, en la personne de Pierre Bercot, alors président de la marque aux deux chevrons, décida d’intégrer cet «âne» dans sa gamme utilitaire. Le nom de « Méhari », qui signifie dromadaire, fut finalement choisi car il symbolise tout à la fois l’aspect utilitaire et ludique de la voiture, sa sobriété et son endurance. Cette mise au point étant faite, nous pouvons passé au sujet de cet article, la « Dalat »:Les passionnés de Petites Citroën connaissent bien la Baby Brousse… et un peu moins bien la Dalat qui lui ressemble sous bien des aspects. Sauf que la première vit le jour en Afrique et la seconde en Asie. Aucune n’était destinée à être vendue en Europe. Leur vocation était exclusivement utilitaire. Lorsqu’on regarde les photos du Sud Viêt-Nam des années 1970, on reste admiratif devant les « les belles américaines », les Peugeot (notamment les 4 cv pour les taxis) et les nombreuses voitures Citroën, dont la 2 cv et la DS. Mais c’est oublier la seule voiture qui fut produite au Viêt-Nam à cette époque, La Dalat ! Depuis 1936, Citroën disposait là bas d’une filiale de distribution, la Société Automobile d’Extrême Orient, et malgré le départ des français d’Indochine, continuait à exporter ses voitures vers la perle de l’Orient. Je vous le rappelle que depuis 69, elle dispose des droits de la Baby-Brousse ! Le directeur de Citroën à Saigon, devenu Xe Hoi Citroën Cong Ty, Jacques Duchemin, se décide lui aussi à lancer sa FAF, en collaboration avec les Chantiers et Ateliers Réunis d’Indochine (CARIC) qui en assurent la production, et la nomme « La Dalat » (Dalat est une ville du Sud Viêt-Nam). A l’époque, les véhicules les plus répandus étant des mobylettes, motocyclettes et triporteurs fonctionnant avec un moteur « deux temps », Saïgon, capitale du Viêt-Nam et les pays voisins, Laos, Cambodge, Thaïlande, etc.… étaient dès leur réveil, recouverts d’un épais nuage de fumée et d’huile brûlée, conséquence d’une pollution intense qui aurait pu être en grande partie évitée avec l’utilisation de moteurs à quatre temps comme celui de la 2CV. Seulement, la vente de véhicules neufs importés était très restreinte compte tenu du coût du transport, et pour les 2 CV, la majoration mettait la voiture à un prix déraisonnable. Pourtant, celle-ci était la mieux adaptée tant aux circonstances économiques qu’aux conditions de circulation du Viêt-Nam. De plus, il faut ajouter qu’une difficulté juridique née en 1966 d’une réaction politique à l’encontre de la France, l’article 777 du Code du Commerce qui interdisait l’importation de véhicules fabriqués en France. Mais, 150 2 CV non assemblées acheminées de l’usine de Levallois pour être assembler au siège de la SAEO qui furent assemblées au fur et à mesure des commandes passées. Ce fut un succès et les 150 2 CV furent rapidement vendues. Cependant, la clientèle n’était pas tout à fait satisfaite, le volume utile et la carrosserie fragile étaient contraignants pour l’usage qu’on en faisait dans ces contrées reculées. Jacques Duchemin obtînt l’agrément de Raymond Ravenel, directeur général de Citroën en mai 1968 de réaliser sur place une opération de grande envergure consistant à créer avec un outillage réduit une carrosserie en tôle pliée installée sur une plate forme et utilisant le moteur de la 3 CV Type AK. Ainsi au Viêt-Nam, La Dalat est née en 1970. C’est donc une Baby-Brousse à la sauce aigre douce, une FAF (qui lui succéda) façon nem, mais surtout une vraie indochinoise, puisque plus de 40 % de ses composants étaient fabriqués localement. Seuls les organes vitaux de la voitures étaient importés de France (moteur, transmission, direction, freins notamment). L’atelier se trouvait en plein centre de Saïgon. Sa carrosserie et son châssis sont métalliques, à la différence de la Méhari. Quant à son aspect extérieur, il diffère la aussi assez sensiblement. C’est la seule automobile fabriquée au Viêt-Nam et, elle fut immédiatement adoptée par la population, son prix et sa vocation multi-usages en firent la voiture nationale en quelques mois. Le modèle fut un grand succès auprès des clients de la classe moyenne: commode, économique et facile à personnaliser comme la majeure partie de la voiture est faite au Viêt-Nam cela permettait beaucoup de flexibilité dans les options. D’ailleurs, très vite certaines de ces Dalat seront transformées par leur propriétaire pour des raisons les plus diverses, ainsi il fut décidé d’agrandir la gamme. HS : vous aurez remarqué sur cette photo un minibus "LE BASSAC" auquel je faisais déjà allusion dans le sujet dédié à La collection 2CV du Monde en 1/43 de www.diecast-club.com.A la version « Safari » ou Pick-up bâché à carrosserie découvrable, deux portes, quatre places seront adjointes : - La Dalat « T », pour Tourisme, un break vitré à 3 ou 5 portes à vocation urbaine ou familiale ; - La Dalat « R » pour Renforcée équipée également d’une carrosserie fermée. Elle est plus spécialement réservée au taxis, ambulances ou à la Police avec une option PIck-up ; - La Dalat « RN » à suspension latérale renforcée conçue pour le transport de passagers avec sa carrosserie rallongée et son toit surélevé avec option de 2 banquettes arrière face à face pour utilisation de taxi-brousse. Ce véhicule pas cher, et «facile à fabriquer», sorte de véhicule socialiste avant l’heure, mourra pourtant sous les coups de boutoir du communisme. La belle aventure s’est terminée en 1975 avec la réunification du Vietnam, la fin de la présence de Citroën sonnant ainsi le glas de la Dalat après presque 5000 exemplaires produits. Aujourd’hui, il est amusant de croiser ces vestiges coloniaux dans les rues de Saïgon ou de Dalat justement, et malgré les faibles volumes de production (moins de 1000 par an pendant 5 ans), il n’est pas rare de tomber sur une Dalat au Viêt-Nam, aux côtés de vieilles Tractions qui font de la résistance dans un pays ou rien ne se perd, et tout s’entretient pour « servir ». Si vous voulez en savoir plus sur cette voiture, vous pouvez vous référer au livre 2 CV Citroën ses dérivés, Baby Brousse, Dalat, FAF et autres de mes amis Marie et Etienne Christian aux éditions l’autodrome et au N° 7 du magazine CITROSCOPIE de mon autre ami Régis Guyot. La Dalat R Pick-up modèle conçu et fabriqué au Vietnam sur base de Citroën 3CV AK 1971 IXO DIECAST CLUB - " Collection les 2CV du Monde" Réf. : FP1631L13C06 - 2017A tantôt Alain _________________ Citroën est entré dans l'histoire. La notoriété est le fruit de sa reconnaissance, la pérennité, le reflet de son adaptation.
Dernière édition par PTIOTECARETE le Mar 21 Aoû - 5:24, édité 1 fois | |
| | | Gilou
PRENOM : Gilou Localisation : 68290 BOURBACH LE BAS - Haut-Rhin Date d'inscription : 05/03/2012 Messages : 1683 Age : 60
| Sujet: Re: Citroën La Dalat: la perle de l’Orient aux origines africaines 1971 Dim 13 Aoû - 7:12 | |
| Encore un article très intéressant , qui m'en a appris un peu plus sur la marque Bravo et merci Alain | |
| | | | Citroën La Dalat: la perle de l’Orient aux origines africaines 1971 | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|