Un nouveau modèle Citroën est un événement qui ne laisse jamais indifférent la presse spécialisée. Encore dernièrement, les prototypes présentés au Mondial de l’Automobile a fait la couverture d’une majorité de revues françaises et étrangères.
Une constatation identique peut être faite pour la Citroën SM d’abord présentée au salon de Genève au mois de mars 1970 puis au début du mois d’octobre suivant au salon de paris.Vite et bienAttentif à l’actualité automobile, le bureau d’études de Solido se penche sur un projet de miniature de SM au début du mois de mai. Si l’on veut que le modèle soit porté par la publicité qui sera faite au mois d’octobre, il faut aller vite. L’étude complète, soit une dizaine de plans, est réalisée en trois semaines à partir de photographies et de quelques dessins communiqués par Citroën.
La suspension hydropneumatique t la direction servoassistée hydrauliquement avec durcissement automatique en fonction de la vitesse ne sont bien sûr pas reproduites ! En revanche, l’ouverture des portes est bien réelle et un long ressort permet de reproduire la hauteur de la voiture en position normale tout en simulant les quatre roues indépendantes.
Le plus grand sacrifice concerne l’absence du moteur Maserati à six cylindres en V ouvert à 90° de 2 670 cm3 et à quatre arbres à cames en tête. L’ouverture du capot nécessite une mise au point trop longue du fait du système d’ouverture des portes placé au même endroit. Cette déception doit être honnêtement compensée par le fait qu’une reproduction fidèle du compartiment moteur n’aurait reflété qu’un enchevêtrement de tuyauteries, câbles, fils, durits, sphères et éléments divers, la partie noble de la mécanique se trouvant en dessous. La SM de Solido n’a donc pas de moteur mais elle est commercialisée dès le mois de décembre, soit seulement quelques semaines après la SM de Citroën. Huit mois à peine se sont donc écoulés entre la réalisation du premier plan, le 10 mai 1970, et la distribution du modèle !
Le catalogue Solido de 1970 n’a donc quant à lui pu faire mention de la SM puisque distribué avant la présentation de la voiture au salon de Genève. Quant au catalogue de 1971, il doit se contenter d’un dessin de la SM car le modèle n’est pas encore prêt au moment de la mise en page.
Lorsque la SM est distribuée sous la
référence 184, la boite jaune et rouge avec rhodoïd sur deux faces est utilisée depuis deux ans. Une grande partie des modèles commercialisés, à l’exception de la gamme “Âge d’Or”, est donc présentée ainsi. Pour mettre en valeur la SM, le fond jaune est remplacé par un fond couleur or. Trouver aujourd’hui un modèle dans cette boite permet de découvrir une variante concernant les sièges de la SM. En effet, sur les premiers modèles, l’appuie-tête n’est pas moulé avec le siège. Sur la première série fabriquée, cette particularité est très visible car, suprême raffinement, l’appuie-tête n’a pas la même couleur que le siège. Lorsque le siège est gris, l’appuie tête est beige et inversement. Mais les deux pièces se trouvant sur la même grappe, il faut faire deux injections pour obtenir ce résultat. L’appuie-tête devient donc rapidement beige comme tous les sièges jusqu’à l’arrêt de la fabrication de la SM en 1978. Au-delà des sièges, la console centrale et le tableau de bord sont bien reproduits ainsi que le volant monobranche traditionnel des Citroën. (Pour cause d’Airbag, la Xantia mettra fin à cette tradition !).

Si le moteur Maserati concourt fortement à la célébrité de la SM, ce qui provoque l’arrêt du passant devant une SM, c’est avant tout sa ligne. Alors que nombre de voitures moins anciennes semblent totalement démodées, la SM provoque toujours l’admiration. L’immense capot avant dont l’importance est accentuée par l’écart entre les voies avant et arrière est à la source de cette attirance. Vu de l’avant, ce capot semble pourtant étrangement léger grâce au carénage de verre qui vient en continuité sur toute sa largeur. Il protège six projecteurs à iode comprenant des phares à longue portée pivotant automatiquement en fonction de la rotation du volant et permettant d’éclairer parfaitement la chaussée dans les virages.
Dans le détailS’il n’était pas question d’imaginer un tel système sur la SM de Solido, puisque la direction n’est pas opérationnelle, en revanche, les six phares sont parfaitement reproduits sous leur verrière. L’emplacement de la plaque d’immatriculation avant est réservé mais il n’est effectivement utilisé qu’une seule fois pour le modèle promotionnel. Il ne manque que la baguette chromée qui entoure la verrière mais, au 1/43, il était impossible de la réaliser. En contrepartie, à l’arrière, le large pare-chocs et les deux blocs de signalisation et les deux sorties d’échappement chromées sont tout à fait conforme à la réalité. Dernier détail, les roues chromées reproduisent fidèlement les enjoliveurs de la voiture à l’échelle 1. Le seul point négatif se résume à l’absence du rétroviseur extérieur fixé sur la porte gauche.
En 1975, la boite originale est remplacée par une boite orange “gam 2”. Aucun changement n’est apporté au modèle, si ce n’est, une fois de plus, la modification du moulage de l’appuie-tête. Désormais, l’intégration de celui-ci au siège permet de supprimer une opération de montage délicate car les montants sont très fins et se cassent facilement. Sa forme est différente, moins arrondie, pour autoriser le démoulage des sièges.
Pendant ses huit premières années de production, la SM est peinte en de nombreuses teintes presque toutes métallisées comme le bleu, le rouge, le beige, le gris, le jaune ou l’or, certaines pouvant comporter plusieurs variantes. En peinture non métallisée, la SM n’existe qu’en rouge ou en vert clair.
Aucune version de compétition n’est commercialisée par Solido. Il est cependant possible de trouver des SM décorées avec des publicités et plaque s du rallye TAP 1972 et du rallye Bandama 1973 grâce à des planches de décalcomanies proposées par Solido en 1976. Sur l’une de ces cinq planches, la planche C, figurent ces deux jeux de décoration des SM Groupe 5.
Supprimée du catalogue en 1978, la SM reste longtemps absente des magasins de jouets avant de faire son retour en 1985 en figurant sur le premier catalogue Verem. Elle y reste en version tourisme jusqu’en 1989 avant de connaître une version
Gendarmerie de 1990 à 1992. Ce passage chez Verem s’accompagne de deux modifications du châssis. En premier lieu, le nom
Verem remplace logiquement celui de Solido et, en second lieu, un puits de fixation est rajouté, la SM de Solido n’ayant jamais été vissée sur un socle.
En 1992, dans le cadre de la toute nouvelle série “
Yesteday”, la SM revient au catalogue sous la
référence 1807. Présentée au Salon du jouet, elle n’est pourtant pas disponible car seuls les six premiers modèles de la série sont effectivement commercialisés. Le grand retour a lieu en 1993 avec un châssis qui retrouve Solido, de fait la troisième créée en 1991. Le puits de fixation de la version Verem est renforcé et, à l’avant, le pavé indiquant la date de création du modèle, l’échelle et la référence, est remplacé par la seule mention de l’échelle. Si la suspension est toujours présente, il y a désormais erreur sur la largeur des pneumatiques. effectivement, les Michelin X 195/70-VR 15 qui équipent la SM sont désormais devenus 135/70-VR 15 un peu trop étroits pour les 180 chevaux du moteur Maserati. Petit détail historique à ce propos, en 1970 la SM est le premier modèle de Solido a être équipé de pneumatiques moulés en nylon. A part l’abandon des dimensions exactes des pneumatiques, aucune autre modification n’a été apportée au modèle si ce n’est, pour les puristes, l’ouverture ronde créée par Verem dans la vitre sous le toit pour fixer le gyrophare de version Gendarmerie.
Depuis 1993, la SM a été peinte en trois couleurs. A l’or a succédé, en 1994, un bleu métallisé lui-même remplacé dans le courant 1995 par un rouge foncé. Les sièges sont encore beige avec une teinte de marron supplémentaire.
Clubs et promotionsA ces modèles de série, il faut ajouter quelques modèles promotionnels réalisés par Soldo-Pub en 1994 et 1995.
En 1994, à l’occasion d’une quinzaine commerciale organisée à Paris dans le XV° arrondissement, la filiale Citroën Félix-Faure fait réaliser quatre miniatures Citroën qui ont la particularité de recevoir, sur le côté gauche, une tampographie rouge “
CITROËN FÉLIX-FAURE - moi j’aime...”, les trois premiers mots étant entièrement écrits en majuscules. Parmi les trois modèles se trouve une SM gris métallisé foncé avec un intérieur de couleur caramel présentée dans une vitrine
Verem.
Quelques mois plus tard, le SM Club de France est à la source de deux modèles fixés sur un socle Solido comportant la mention “SM Club de France”. Le premier modèle est une version de tourisme bleu pâle métallisé avec une garniture intérieure noire. Le second, avec la même garniture intérieure noire, est peint dans une teinte bleu métallisé plus foncé, porte l’inscription “
GENDARMERIE” écrite entièrement en lettres majuscules et reçoit un gyrophare et une antenne. A l’avant, sous la verrière, en lettres noires sur fond jaune et, à l’arrière, en lettres noires sur fond blanc, on retrouve l’immatriculation 631 0919” utilisée par la Gendarmerie sur une de ses cinq SM.
Le vingt-cinquième anniversaire de la sm approchant, le SM Club de France fait réaliser un autre modèle recevant une garniture noire avec une peinture reprenant la teinte feuille dorée et une antenne sur le toit dans le soucis de reproduire exactement la voiture présentée au Salon de Genève au mois de mars 1970. Elle porte en outre, sur la plaque d’immatriculation, la mention “1970 SM 75”. Le socle, quant à lui, reprend logiquement l’inscription “
SM Club de France”.
En 1995, à l’occasion de la sortie internationale des clubs SM organisée en France, en Bourgogne, ce modèle est distribué aux participants dans un étui marqué, en lettres capitales, “D
IRECTION GÉNÉRALE DE L’EST, 30 JUIN, 1er ET 2 JUILLET 1995 DIJON”.
Source : AUTOMOBILIA 1994.