PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Citroën et le sauvetage du car 23 RU corse Lun 26 Nov - 20:17
Un car Citroën 23 RU carrossé par Besset en 1947
Il était une fois, dans les bois, sous un chêne, une carcasse qui gisait. Abandonné, ce tas de ferraille est sorti de la prestigieuse usine d'Annonay (Ardèche, France) en 1947, des ateliers du carrossier Joseph Besset, son châssis et son moteur fournis par Citroën. C'était autrefois, un joli petit autocar qui serpentait sur les routes de Corse où il a été redécouvert en 2006.
Reconstruit à l'identique, il a été présenté pour la première hors de France au salon d'Hanovre après d'un chantier de restauration de 5 années mené en France à l'initiative de Citroën Héritage. Cet utilitaire polyvalent commercialisé à partir de 1935 reçoit de nombreuses carrosseries différentes au cours de son existence. Il s'inscrit dans la tradition des autocars Citroën.
En 2014, je venais, de recevoir la miniature au 1/43ème d’un car Citroën Type 23 RU carrossé par Besset. Ce modèle était réservé aux membres du Club CITROMINI et, j’ai eu l’intention immédiate d’écrire un article sur le forum comme je le fais à chaque fois que je rentre une nouvelle pièce dans ma collection. Le modèle à l’échelle 1, je l’ai vu lorsqu’il a été exposé à Rétromobile plusieurs années de suite et au conservatoire Citroën à Aulnay sous Bois. Mais, cela est resté dans mes cartons jusqu’à ce que plus de 2 ans plus tard, je me décide à l’en exhumer. L’idée m’en étant venue en postant des photos sur le forum « Les camions Citroën » de notre ami Jean-Pierre alias PIJO3007.
En fait, à l’époque, j’ai fait connaissance d’une personne qui m’a bien aidé à la rédaction de ce qui devait devenir un sujet complet sur ce charmant petit autocar. En effet, mon ami Jean Joseph Prunetti, du club des Anciennes Citroën Corses, qui a découvert ce car en 1993 et dont il m’a demandé, au passage, de vous faire connaître la photo N&B de l’époque (qui devrait vous intéresser) m’a fait savoir comment il a été sauvé de l’oubli par Monsieur François QUIRIN et qu’il a été récupéré en Corse quelques années plus tard.
Cette photo date de 1993, année où Jean-Jo l'a découvert à l’ombre d’un chêne centenaire.
Je trouve son histoire intéressante du point de vue de sa rareté, mais aussi, de l’opiniâtreté de ceux qui ont eu l'excellente idée de le préserver.
Jean Joseph m’a également fait parvenir les photos du sauvetage qui n’a pas été une mince affaire car, entre le moment où il a pris la première photo quand il l’a découvert et celui où il a été extrait de son linceul de ronces, il avait bien souffert.
En cherchant un peu, j’ai découvert que Monsieur François QUIRIN était à l’origine de ce sauvetage et, j’ai trouvé des infos sur ce petit car U23. En fait, j’ai vu qu’il possédait déjà un autre car identique transformé en camping-car et un autre Citroën, un Type 45 Théâtre ambulant qu’il a également retapé.
Alors, avec tout cela, je pouvais bien écrire quelque chose mais, comme à mon habitude, je préférais faire des recherches complémentaires afin d’être le plus juste possible dans mes écrits et de ne pas dire n’importe quoi au prétexte que c’en est ainsi sur le web.
Je vous livre donc ce que j’en ai conclu:
François Quirin est un designer industriel à la retraite mais pas seulement, il est intéressé par les véhicules de collection et se passionne pour les véhicules anciens qu'il restaure avec amour. Avec son épouse Simone, ils sont tous deux parisiens et ils parcourent les routes à bord d'un bus Citroën carrossé par Besset de 1947 après que mon autre ami Étienne Christian du CLUB CITROËN France le leur a fait découvrir. En plus d'avoir été restauré, il a été aménagé pour y vivre durant leurs nombreux périples. Ils ont horreur des engins modernes blancs aux coins carrés, sans aucune âme. Le leur comporte le stricte minimum : 2 Places, conducteur et passager face à la route, une table avec quatre sièges, un lit 2 places, commodités et coin cuisine, le voilà près pour l'Aventure!
L'heureux propriétaire de ce bus signale qu'il peut être loué pour des films, des événements particuliers, des actions à caractère culturel. « Cela nous permet de récolter quelques fonds, la rénovation et l'entretien de ces engins tels que Traction Citroën (11BL), Honda (S800), Citroën SCV (Torpédo) et sa dernière rénovation le «camion théâtre» coûtent beaucoup d'argent ».
« Un secret» – film de 2007
Récupéré au sud de Carcassonne, dans une ferme, le car était dans un état déplorable. « La restauration s'est poursuivie durant trois années, de 2000 à 2003. Les pièces sont difficiles à trouver. Heureusement il y a un réseau de personnes qui ont des véhicules similaires. Nous les connaissons presque tous et nous pouvons acheter ou échanger les pièces qu'il nous faut », souligne François.
Le résultat est impressionnant : ce Citroën U23 de 20 places à carrosserie Besset est aujourd’hui en excellent état et son propriétaire roule toujours avec. La poupe, toute en arrondis, est une œuvre d’art. Les curieux noteront la belle galerie reprise, par la suite, par plusieurs autres carrossiers. Aménagé à l’intérieur comme un camping-car, ce véhicule retrouve ses sièges d’origine pour le tournage d’un film par exemple. Cet U23 a d’ailleurs été la vedette de plusieurs longs métrages.
Parmi les 4 modèles connus, voici celui des « Cars Orain » :
Mais, revenons en à son frère jumeau stationné au « Patrimoine Citroën » à Aulnay-sous-bois :
« Nous sommes venus en Corse en 2006 avec ce bus » déclarait le couple Quirin lors d’une interview. En fait, c’est à cette occasion que François et son épouse venus depuis Meudon dans la région parisienne avec leur « joujou », le bus Citroën Type U23 de 1947, reconverti en camping-car ont eu vent d’un autre exemplaire échoué là depuis des décennies. François Quirin découvre cet amas de ferraille et en tombe amoureux.
Il appartenait à Monsieur Félix Mazzoni qui exploitait la ligne régulière Murato – Bastia, et retour, après-guerre avec un autobus Citroën équivalent et pour lequel celui qui se reposait sous le chêne servait de banque de pièces, la nature se chargeant du reste, de sa lente destruction.
Ce petit autocar travaillait sur les routes du Nebbio, dans la région de Murato. Après avoir passé plus de 30 ans dans un roncier, il a été récupéré par le couple de passionnés venu du continent en janvier 2007 et qui a peu à peu renaquit à la vie.
Ce matin-là, tout le village a participé à son sauvetage...
Il faut bien l’admettre, il n’en restait pas grand-chose. Mais, cela ne découragea pas François qui, bien qu’il ne se sentait pas le courage de retaper celui-ci, pensait qu’il était indispensable de le sauver. Il s’adressa, entre autres, à Monsieur Denis HUILE alors responsable du Conservatoire Citroën qui accepta de relever le défi et de le prendre en charge afin de lui redonner son faste d’antan.
Sur la route l’amenant vers Paris, récupération à Voiron près de Grenoble d’un châssis moteur indispensable à sa réfection
Récupéré par François Quirin en Corse en 2007, il fut exposé à plusieurs « Rétromobile », et on pouvait juger de l'avancement des travaux:
En 2009, l’autobus Citroën découvert en Corse décroche la palme de « l’épave la plus corrodée ».
En 2010, on peut admirer le travail colossal pour redonner un squelette complet et digne à ce petit utilitaire. Tubulures et structure en métal comme en 1947 chez Besset.
En 2011, la nouvelle caisse sablée et apprêtée est remontée sur le châssis de substitution.
Au Salon Rétromobile 2012, l’Amicale des clubs Citroën France exposa l’autocar tout juste sorti de restauration complète avant de rejoindre le Conservatoire Citroën.
Grâce à la persévérance de François QUIRIN, au fait qu’il posséda le même modèle qui donnait des renseignements importants sur la façon de faire de l’époque, l’utopie est devenue une réalité.
Toujours est-il qu’il s’agit là d’un véritable tour de force que d’avoir redonner vie à ce petit car et de le mettre à la disposition du public qui veut bien l’admirer au Conservatoire Citroën comme je l'ai fait moi-même :
Et, comme à chaque fois, un modèle Citroën, sa miniature :
Type 23 U Autocar 20 places, carrossé par Besset 1947 ESDO Exclusivité pour CITROMINI N° 73 sur un tirage limité à 120 pièces numérotées - 2013
Sa sœur jumelle :
Type 23 U Autocar 20 places, carrossé par Besset, camaïeu de verts des Transports Orain 1947 IXO ette - "Autobus & autocars du Monde" N° : 39 - 2016
Bon, ce fut du long mais j'espère que c'est bon pour vous
À tantôt Alain
_________________ Citroën est entré dans l'histoire. La notoriété est le fruit de sa reconnaissance, la pérennité, le reflet de son adaptation.
diomaran
PRENOM : Michel Localisation : 93190 LIVRY GARGAN - Seine-Saint-Denis Date d'inscription : 31/03/2016 Messages : 1204 Age : 76
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Lun 26 Nov - 23:34
Merci Alain J'aime bien les belles histoire avant de m'endormir
PIJO3007
PRENOM : Jean-Pierre Localisation : 30129 MANDUEL - Gard Date d'inscription : 05/05/2012 Messages : 2306 Age : 69
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Mar 27 Nov - 14:56
Moi, j'aime bien les histoires l'Alain, même si aujourd'hui , je l'ai lue un peu rapidement, ne voulant pour rien au monde rater la marche du Mardi sous un violent Mistral et un beau soleil !!!
je reviendrai plus tard pour relire tout ça plus tranquillement ! A+ JP
PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Mar 11 Jan - 14:23
Bonjour,
Comme la plupart de ses confrères carrossiers des premiers âges de l’automobile, Joseph Besset débute par le métier de charron spécialisé dans la construction et la réparation des véhicules à traction animale (charrettes, chariots, etc…), notamment dans le cintrage et le cerclage des roues.
Né en 1890 à Vanosc, petit village surplombant la vallée de la Vocance, aux portes d’Annonay, dans une famille d’agriculteurs, lui, l’aîné de la famille, a son avenir tout tracé. Mais contre toute attente, il commence à travailler comme apprenti chez Alphonse Landy, le charron du village, en 1905. Il a alors 15 ans. Joseph Besset débute son apprentissage dans le village, où il apprend à fabriquer des roues en bois pour les chariots. Très vite le Nord-Ardéchois part se frotter au monde. On dit là bas qu’un Vanoscois est perdu dès qu’il ne voit plus le clocher de son église. Mais ce gars-là n’avait pas la frousse ! Sa force de caractère l’amène jusqu’en Angleterre, où il travaille pour les carrosses royaux.
Revenu en Ardèche, il ouvre en 1913 son propre atelier de charron à Annonay. Mobilisé de 1914 jusqu’au début de l’année 1919, il reprend son activité cette même année mais, comme il le dira quelques années plus tard, il passe de “la voiture à crottin à la voiture à pétrole” Il pressent le déclin inexorable du métier de charron du à la diffusion de plus en plus évidente des voitures automobiles . De riches clients cherchant à faire habiller, à leur goût, le châssis qu’ils acquièrent auprès des marques de prestige. Lui vient alors l’idée de se lancer dans la carrosserie de voitures. Le bagage technique du charron lui permet de s’adapter très vite à son nouveau métier. En effet, cette technique de carrosserie se fait avec des structures en bois recouvertes de tôles préformées, deux matériaux que savent parfaitement travailler les charrons. En 1920, Joseph Besset sort de son atelier une voiture qu’il a entièrement carrossée avec quelques compagnons : une Rolland-Pilain, du nom d’un constructeur de châssis automobiles établi à Tours.
La carrosserie Besset est née. En 1925, afin d’accompagner le rapide développement de son entreprise, Joseph Besset décide de changer de lieu et bâtit un atelier en périphérie de la ville d’Annonay.
Le site existe encore : il s’agit de l’usine de bus et de cars Iveco Bus. Mais les voitures sont de plus en plus faites en série, et l’Ardéchois ne peut plus suivre la cadence. Il doit trouver un autre créneau. Au début des années 30, il anticipe le déclin de son métier dû à l’avènement des voitures fabriquées en série par les grands constructeurs. Joseph Besset se lance alors dans la construction de cars à partir de châssis de camions : Berliet, Citroën, Panhard, Delahaye, Saurer, Renault… En 1937, il part aux États-Unis pour acheter la licence « Gar Wood », qui lui permettra de lancer en 1938 le premier car européen sans châssis. C’est la naissance de l’Isobloc, un car à structure autoportantes et moteur arrière.
Avant, les cars avaient un châssis de camion avec le moteur à l’avant. Là, Joseph Besset passe le moteur à l’arrière, il supprime le châssis et crée une structure autoportante. Ça n’existait pas en Europe”, poursuit-elle. Avec un poids divisé par deux, une consommation, des nuisances sonores et des odeurs réduites, l’Isobloc a tout pour plaire. Ni Renault, ni Berliet, ni les Allemands, n’y ont pensé avant Besset. Et surtout, aucun ne possède la licence. Après la guerre, tout le monde s’arrache donc cet autocar fabriqué à Annonay. “De quatre véhicules par jour en 1938, la production passe à 10 cars en 1947”, poursuit Muriel Bonijoly. Besset se met à embaucher à tour de bras… Jusqu’à 1 200 salariés au plus fort de l’activité.
Pour stimuler les ventes, le visionnaire Joseph Besset s’entoure du publicitaire Havas et lance une campagne de pub révolutionnaire : “Alors qu’à l’époque les publicités ont beaucoup de texte, celles de Besset utilisent un mot, une image : “spacieux”, “confort”. Ça ne se faisait pas à l’époque ! Conscient de l’importance de la communication, il ira même jusqu’à ouvrir un bureau sur les Champs-Elysées. Et, lorsqu’il décide de construire la cité ouvrière de l’usine, c’est Vincent Auriol, président de la République, qui pose la première pierre.
Malgré tout, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la demande de moyens de transports décuplent et Besset décide donc de continuer à habiller les autocars Citroën, Saurer et Floirat à l’instar des autres artisans carrossiers établis à Annonay et dans la région comme Frappa ou Raviste et Martel.
Ce sont ces transformations dont certaines existent en miniature dont il sera question ici
_________________ Citroën est entré dans l'histoire. La notoriété est le fruit de sa reconnaissance, la pérennité, le reflet de son adaptation.
Olivierm 2B 88
PRENOM : Olivier Localisation : 20290 BORGO - Haute Corse Date d'inscription : 11/01/2022 Messages : 14 Age : 56
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Mar 11 Jan - 20:07
A suivre, les cars de cette époque étaient pleins de charme et d'originalité !
PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Mer 12 Jan - 19:03
Bonjour,
comme on a pu le voir avec le premier article de la série dédiée, Joseph Besset aura fait d'Annonay une des capitales européennes de construction de cars et, pour lui rendre hommage, le « Musée du charronnage au car » géré par La Vanaude sous l’égide d’Annonay Rhône Agglo… a été créé en 2001 par une bande de passionnés à Vanosc, en Ariège, aux premiers contreforts du Massif Central.
L’association, très active, a comme habitude d’organiser des « Fêtes du car » et, en juillet 2013, une manifestation en l’honneur du centenaire de la carrosserie Besset à l’occasion de sa 6ème édition.
A l’époque, je proposais donc à mon ami Allain Le Luyer, prototypiste et mouleur de miniatures en résine de réaliser une petite série du modèle « phare » du musée, le P32B de Citroën, grâce à l’aide de Madame Muriel Bonijoly, responsable du musée, qui nous a fait parvenir photos et mesures qu’elle a prises du poids lourd pour la réalisation de ce modèle inédit. Malgré cette aide importante, le tirage n’a pas pu avoir lieu à temps pour qu’il soit distribué à l’occasion de cette manifestation, mais ceux qui étaient membres du forum à l’époque ont pu bénéficier du tirage limité en exclusivité…
C’est le plus ancien car Citroën que possède l’association et l’un des premiers proposés par la firme au double chevron et qui est visible au Musée .
Les poids-lourds Citroën, construits sur un châssis spécifique et non dérivés d'une berline de série, apparaissent en 1933.
Pendant une trentaine d'années, Citroën commercialise une gamme très riche de camions construits principalement sur 2 types de châssis (2-3 tonnes et 4-5 tonnes de charge utile). Les cabines sont le plus souvent semblables. De nombreux carrossiers proposent alors des versions adaptées aux différents usages (travaux publics, déménagement, transport de passagers, commerce ambulant...).
Donc, en 1933, apparaît le tout premier, le Type 29, animé par le moteur six cylindres 2650 cm3 des berlines. Le Type 32 apparaît en 1934 avec son moteur 4 cylindres 56 chevaux, 3053 cm3. Il remplace le Type 29. Il offre une charge utile de 3400 kg. Trois longueurs de châssis sont produites : - normal : 4,02 m de longueur carrossable, 3400 de charge utile, - long : 4,71 m de longueur carrossable, 3400 de charge utile, - surbaissé (utilisé par Besset, entre autres) : 5,26 m de longueur carrossable pour transport en commun, 4 tonnes de charge utile. Avec sa culasse spéciale, le P32 peut utiliser l'essence poids lourds. Outre le carburant Diesel, les stations service proposent alors 3 catégories d'essence, Tourisme (ordinaire), Poids lourds et Supercarburant. L'essence ordinaire convenant à la plupart des automobiles incorpore 10 à 13% d'alcool. L'essence poids lourds, moins taxée bien que plus performante, incorpore 20 à 25% d'alccol. Le Supercaburant s'adresse aux automobiles les plus performantes
Le P32 sorti de chez Besset en 1935 et qui pouvait transporter 26 passagers possède, malgré son grand âge, une redoutable santé. Il est encore utilisé couramment comme figurant dans des films à des centaines de kilomètres de Vanosc qui le loue à cet effet. A Pragues, dans la capitale de la République tchèque, pour "LE SAC DE BILLES", En Belgique, dans la région de Bruxelles et en Isère, pour le film "LE VOYAGE de FANNY"
Rappelons que les 2 films le voyage de Fanny et le sac de billes retracent le parcours d’enfants juifs qui fuyaient la barbarie nazie.
Avant ceci, le véhicule phare de l’Espace Joseph Besset a déjà participé à deux autres films, "Faubourg 36" et "Les Femmes de l’anarchiste". Une fierté pour l'équipe qui le bichonne de le voir encore œuvré à une époque où bien d'autres passent leur retraite dans des musées…
Longue vie encore à ce vénérable autocar
A tantôt Alain
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PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Jeu 20 Jan - 19:47
Bonjour,
nous passons de l'année 1934 à 1939 pour découvrir un autre autocar "Besset" sur base Citroën
Grand autocar Citroën Type 45 de 1939, aux couleurs de son précédent transporteur « Lacomme » à l'Isle-en-Dodon dans la Haute Garonne. Carrossé par Joseph Besset, construit aussi bien pour les lignes régulières que pour les voyages reproduit par PERFEX sur la base d'un des nombreux véhicules collectionnés par notre ami Ivan Lavallade alias Docteur T23.
D'une capacité de 28 places assises, avec galerie, le Type 45 est plus lourd que le T32. Il est animé d’un moteur spécifique aux poids lourds de 4 580 cm3. Le type 45, lui, bénéficie d'un moteur de camion dédié (c'est à dire qu'il n'est pas développé à partir d'un moteur de voiture). Il s'agit d'un six cylindres de 4 580 cm3 développant 85 ch. pour une charge utile de 5000 kg. Ce Type 45 Besset est encore, à ce jour, dans sa seconde livrée rouge et blanche, depuis la fin des années 1950. L'importance de ce modèle est de montrer qu'il n'y a pas eu que des châssis long mais aussi des châssis normaux en 4,60 m d'empattement, utilisés pour les cars T45 et même quelques T 55. Il est visible en Charente, à Chabanais où Ivan restaure des bus d'époque depuis maintenant quinze ans.
Le voici en miniature :
Photos d'Ivan himself
T45 U BESSET 1939 blanc et rouge Réf. : PERFEX 330 - 2021 - série limitée à 200 exemplaires.
Afin de rentabiliser le moule et permettre une commercialisation de ce modèle, Ivan a décidé de le faire reproduire sous une autre version :
Photos d'Ivan himself aussi
Une autre version, découvrable, en deux tons de bleu, avec figurine, est également disponible, limitée en 150 exemplaires. Réf. : PERFEX331.
Contrairement à son T45 rouge et blanc; ils ont réalisé ce 45 Bleu découvrable bi-ton en partant de différentes photos dont une photo d'un car Type 45 Besset Bleu bicolore découvrable de Lourdes, ainsi qu'une photo qui est dans le dernier livre de la Vanaude.
L'immatriculation du bleu c'est en fait l'immatriculation de période de guerre qui a été utilisée lors du tournage du premier épisode de la saison 2 de la série germano hongroise "Dans Boot", dans lequel il est le chauffeur du car, en emmenant à bord la belle actrice française Audrey Fleurot. La mascotte du bleu est empruntée à son rouge et blanc... qui n'était pourtant pas posée pendant le tournage, en 2019.
Je ne possède pas la version "rouge et blanc" mais, bien celle du bleu
Type 45 U Autocar carrossé par Besset - Version ouverte 2 tons de bleu avec 2 figurines 1939 PERFEX / MOMACO Réf. : 331 - 2021 - édition limitée à 150 pièces
Si, comme moi, vous n'avez pas encore acheté ces splendides cars, Ivan m'a fait savoir que : "Comme j'ai collaboré à leur construction avec Monsieur Hue, j'en dispose d'un certain nombre à tarif réduit et je peux en faire profiter toi et tes collègues, avec grand plaisir. À l'unité, je suis à 109 EUR, pour une dizaine commandée, l'un ou l'autre des modèles, et je peux ramener le prix à 99 EUR l'unité, pour une dizaine commandée. Tiens-moi au courant si cela peut t'intéresser ou des personnes de ton entourage."
Si vous êtes intéressé, faites le moi savoir par MP et, je verrai avec lui comment on fonctionnera suivant la quantité demandée
A tantôt Alain
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PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Mar 22 Fév - 20:03
Type 23 1935
Le Citroën T23 est un camion conçu en France et fabriqué du milieu des années 1930 à la fin des années 1960. Dernier véhicule conçu du vivant d'André Citroën, le T23 détient le record de longévité absolu de la marque Citroën dans sa période souveraine, c'est-à-dire entre 1919 et 1974, avant le rachat de Citroën par Peugeot, avec trente-cinq années de production ininterrompue de ce modèle, de 1935 à 1969. Son symbole usine est le "PUD" et le type Mines "23 U".
Les autocars Citroën U23 de 1947 avec une carrosserie "Joseph Besset"
L'autocar Citroën Type 23 U est construit à partir du châssis surbaissé de l'utilitaire T23 réceptionné aux Mines en avril 1935. Il est présenté sous forme de châssis à faire carrosser puisque Citroën ne fabrique plus d'autocar ni d'autobus carrossés complets. Avec une longueur carrossable de 3,82 mètres seulement et une largeur inférieure à 2,00 mètres, la version autocar du Type 23 ne peut accueillir que 15 places assises réparties sur trois rangs de 3 places dont deux dos à dos sur l'essieu arrière. Cette capacité est jugée trop faible par les grandes compagnies de transport de voyageurs mais acceptable pour les petits trajets en campagne. Le salut de la première série viendra avec la création du service de la poste automobile rurale (PAR), une activité créée par l'administration des Postes pour livrer, chaque matin, le courrier à distribuer à partir d'un bureau principal vers les bureaux périphériques dans un rayon de 50 km et le soir, pour le ramassage. L'administration ayant alors autorisé l'accès aux voyageurs.
Au cours des années 1930, la motorisation diesel fait son apparition sur les camions et autocars, grandement favorisée par un rendement de moteur plus favorable que l'essence, une consommation réduite et le prix du gasoil détaxé. Deux systèmes s'affrontaient : l'injection directe et la chambre de précombustion brevetée par l'anglais Ricardo. Citroën choisit le type avec chambre de précombustion mais, pour obtenir la même puissance que la version essence, 42 ch DIN à 2.500 tr/min, le régime du moteur diesel baptisé D1 est poussé à 3.650 tr/min!
Le premier autocar Type 23 diesel est réceptionné le 25 mai 1936 mais sa production en série ne débutera qu'en décembre 1937. La production prendra fin en 1940 en raison d'un succès très mitigé... pour ne pas dire un échec cuisant peut être justifié par un prix exagéré : 24.700 francs de l'époque pour la version essence et 35.700 francs pour la version diesel soit + 44,5% !! un surcoût impossible à amortir. Renault offrait un modèle de capacité supérieure pour moins cher. Pour corriger cette erreur, fin avril 1940, Citroën présente une version évoluée, le Type 23 LU, avec un empattement porté de 3380 à 3750 mm. La largeur du châssis n'évolue pas mais il peut recevoir une carrosserie de 2250 mm, ce qui va permettre de caser 4 sièges sur chaque rang. La capacité passe ainsi à 19 places. La motorisation est réduite au seul moteur essence dont la puissance est portée à 48 ch DIN. Le 14 juin 1940, l'armée nazie entre dans Paris et réquisitionne tous les véhicules à moteur disponibles. Sur les 6.500 châssis Type 23 produits dans l'usine de Levallois, seuls 400 seront livrés à l'administration française.
En 1941, Citroën arrête la production des Type 32 et 23 DI, mais lance dès le mois d'août le remplaçant du Type 23 LU, la version renforcée 23 RU, disposant d'une charge utile de 2 tonnes. Ce modèle sera le seul en fabrication. En novembre 1941, Citroën présente le Type 23 LG, version équipée d'un gazogène Brandt mais qui ne sera jamais fabriqué en série. Selon les archives du constructeur, 3.700 exemplaires du châssis Type 23 RU ont été produits entre 1941 et la fin de l'occupation allemande fin 1944.
Pendant de longues années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la situation économique du pays était très fragile. La pénurie de denrées alimentaires obligea le maintien des tickets de rationnement jusqu'en été 1957. Coté industriel, les matières premières faisaient terriblement défaut. Il était quasiment impossible d'acheter des pneumatiques ce qui pénalisait la reconstruction du pays par manque de moyens de transport. Plus de la moitié des autocars circulant avant guerre n'étaient plus en état de rouler. Avec les sanctions qui frappaient Renault, seuls Berliet, Chausson, Citroën et Isobloc étaient encore capables de produire quelques camions et autocars au gré des livraisons de matières premières libérées par les responsables du Plan Pons suivi du plan quinquennal d'avril 1945.
Quelques autocars Citroën U23 de 1947, joliment carrossé par Besset à Annonay (futur SACA-Saviem) qui ont survécus, après avoir assuré la liaison entre les villes de province avec les malles des voyageurs sur le toit. Infatigable, il a longtemps sillonné les routes de France.
En miniatures bien sûr
Type 23 U Autocar 20 places, carrossé par Besset 1947 IXO 1/43 Hachette - "Autobus & autocars du Monde" N° : 39 - 2015
Type 23 U Autocar 20 places, carrossé par Besset, N° 73 sur un tirage limité à 120 pièces numérotées 1947 ESDO 1/43 Exclusivité pour CITROMINI - 2013
A tantôt Alain
_________________ Citroën est entré dans l'histoire. La notoriété est le fruit de sa reconnaissance, la pérennité, le reflet de son adaptation.
PTIOTECARETE Admin
PRENOM : Alain Localisation : 59260 HELLEMMES - Nord Date d'inscription : 12/12/2010 Messages : 7676 Age : 73
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Jeu 21 Juil - 18:17
Bonjour,
pour la suite de cette rubrique dédiée aux carrosseries Besset, c'est notre ami Michel alias Foufouni82 qui a pris la plume pour nous conter l'histoire d'un bien joli car U23 à cabine avancée et qu'il m'a remis, lors de mes vacances en Auvergne, en même temps que le diorama que je lui ai acheté, un grand bravo et merci à lui
Le Phénix des Baronnies
Le 13 juillet 1955, un jour comme un autre pour le petit autocar vert et jaune des Transports ASTIER à Laragne Monteglin (Hautes Alpes). Il prend la pose avant d'entamer son périple de quarante kilomètres, désormais prolongé jusqu'à SISTERON.
Le revoilà sur le chemin du retour. Rien de spécial à signaler excepté un brusque freinage juste avant la route de Roustan pour éviter une laie suitée de sa turbulente progéniture. Au pied de la Chabre le gibier abonde et il n'est pas rare même d'y frôler une échappée de chèvres faisant les bordures. Sur le coup, ça avait boulégué sur le toit et dans la remorque mais aucun dégât, ni perte n'étaient à déplorer.
Depuis qu'il les arpente dans les deux sens, le CITROËN type 23 RU né chez Joseph BESSET d'Annonay connaît bien les calcaires piégeux de la vallée du Céans.
Le châssis a été reçu le 7/02/47 avec 3 mois de délai de carrosserie, le contrat de vente n° 000202 a été signé pour 543.300 francs
- 19 places: 1 chauffeur, 2 places de face, 4 rangées de banquettes 4 places avec passage central libre - galerie avec échelle de 25 cm - moulures extérieures en Alu N° 14 surlignées d'un filet rouge - ailes avant de forme "modernes" et crochet de remorque de série pour la remorque bagagère - peinture d'origine : vert Ermenonville et Jaune paille
Il a été produit 6 ou 7 véhicules dans cette série, celui-ci est à priori le seul survivant connu.
Fidèle trait d'union entre les habitants, il trompe l'isolement et l'ennui, alors autant dire que son arrivé est l'événement du jour.
Celui des Bégües (prononcez Bégu) anime et rythme la vie de ce hameau perdu dans le Pays du Büech. Tout le monde est au rendez-vous sauf le papé qui sieste dans ses souvenirs. Le transbordement des marchandises est le bienvenu pour prendre l'air et laisser refroidir la mécanique. Seul Pti Louis affairé dans la remorque semble apprécier moyennement le surcroît d' activité. Le cabriolet Vedette d'une autre plus célèbre profite également de la pause. Le Fou chantant s'est arrêté ici pour siroter au frais une GRAS avec son ami LAVIOLETTE. Ils vont trinquer à la santé de l'adjudant JOUBERT qui fulmine d'être de service par cette chaleur. Dopé par son nouveau «85 culbuté», le 1000 kg de l'épicier sera bientôt prêt à prendre le relais jusqu'à Sainte Colombe, petit village blotti au creux de sa montagne, « hanté » depuis 1951 par le Hussard de Jean GIONO. ASTIER fait aussi la ramasse du lait. Remisés du matin au fonds du café, les bidons pleins vont prendre le chemin de la fromagerie de Laragne laissant les vides rentrer aux étables, calés entre les sacs et les cageots.
Ce soir à la buvette et sous les lampions «Route Nationale 7» et tous les succès radiophoniques du moment feront tourner les corps, les têtes et les esprits. Le lendemain les plus sages ou les moins empégués pousseront peut être jusqu'à Barcelonnette pour encourager ZONZON, bien parti pour gagner sa Grande Boucle.
Sitôt sacré il rejoindra au volant de sa grosse Chieftain 1954 les critériums pour y étrenner son 3ème maillot jaune. Cette année le petit autocar aura loupé d'un rien ses cousins de la caravane, de passage dans la 9ème étape partie de Briançon. Ce n'est que partie remise, l'an prochain il sera à l'arrivée de Gap.
Douce vie que celle du petit BESSET devenu le centre de gravité d'un mobile fait d'hommes, de nature, de temps qui s'égrène et que rien ne paraît pouvoir désordonné.
Et pourtant! 13 ans plus tard, un simple fossé mettra brutalement fin à cette belle harmonie. Alors, pendant des années, dans l'ombre de ce tilleul d'un autre âge, son compagnon d'infortune, il dépérira, se rabougrira, agonisera dans l'angoisse du sacrifice ultime.
Lentement il consommera son malheur mais il se refusera obstinément à perdre son âme, comme s'il croyait en cette résurrection si souvent incantée à messe-basse par ses plus pieuses passagères.
Et le futur lui donnera raison d'avoir cru à cette renaissance. Avant que le chalumeau n'exécute sa triste besogne, quatre passionnés tombés en amour de sa carcasse grabataire, lui donneront la force et l'envie de renaître de sa gangrène de rouille et de pourrissement.
Madame, Messieurs, vous pouvez être fiers de votre travail.
Quel joli coup de pneus aux fesses de la fatalité que de voir son front porter à nouveau ses lettres de noblesse. Il caracole désormais sur les routes, de Napoléon ou des Princes d'Orange, mêlant à nouveau ses couleurs à celle des lavandes dont il avait même perdu le souvenir du parfum.
Il a même rencontré l'écrivaine Violette LEDUC au cinéma en 2013.
Tu la tiens bien ta revanche petit U23 Besset de chez ASTIER à Laragne Monteglin.
"Je remercie l'anonyme auteur de la photo de l'arrêt aux Bègües pour son témoignage qui a su inviter mon imagination à faire l'école buissonnière. Une part belle à été laissée à l'interprétation mais pour autant toute ressemblance avec des personnages et des situations réelles pourrait ne pas être fortuite.
Je remercie Claude alias « Spelette2 », qui a si bien réduit au 1/43 le petit car vert et jaune des Transports ASTIER. Sans son excellent kit ce projet n'aurait pu aboutir.
Et enfin, je remercie mon ami Bernard alias « AREILLADOU » qui m'a conseillé et encouragé, sans oublier que c'est grâce à lui que le poste TSF a traversé la moitié du pays pour finir sa vie en vitrine."
@micalement Michel « Foufouni82 »
Michel nous a fait un condensé de cet épisode en un diorama très détaillé de ces moments emprunts de nostalgie que je possède aujourd'hui
Encore merci à lui pour ces moments d'amitiés partagés
A tantôt Alain
_________________ Citroën est entré dans l'histoire. La notoriété est le fruit de sa reconnaissance, la pérennité, le reflet de son adaptation.
Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET" Lun 30 Oct - 15:39
Après recherches complémentaires et compte tenu des différentes photos que je possède de ce véhicule, il semble que ce ne sois pas un Citroën mais un châssis type Phebus de la marque Rochet Schneider, construit dans l'immédiat après guerre, réalisé par la carrosserie Dubos.
Accessoirement un vrai chef-d'œuvre baroque d'art et de design sur roues.
PTIOTECARETE, citroaime et Bourbonnais aiment ce message
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Sujet: Re: Citroën et la carrosserie "Joseph BESSET"