1961, la 2 CV LB, selon les initiales de son propriétaire et créateur...

1961, la 2 CV LB, selon les initiales de son propriétaire et créateur...

Louis Balleydier a passé sa vie à réparer et à restaurer des voitures. Spécialiste de la mécanique de la DS, la qualité incroyable de ses réalisations a marqué tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer...

Je connaissais l’existence de cette voiture pour l’avoir déjà vue en miniature sur le net.

En vrai, l’origine de la LB remonte au milieu des années 1950 ! En 1954 ou 1955 que les travaux ont débuté. A l’époque, Louis Balleydier est propriétaire d’un garage Citroën dans un village de Haute-Savoie. Une 2 CV Fourgonnette accidentée arrive dans son atelier, Louis a un déclic. L’AU a fait un tonneau et la carrosserie est très abîmée mais la plateforme est intacte et va servir de base à un projet, à l’époque, pas très bien défini. Louis ne réalise aucun dessin, ne trace aucun trait mais se lance dans les travaux en laissant ses idées, ses trouvailles et les pièces qu’il a à disposition le guider ! Au jour le jour…


Des éléments de DS
Durant les années qui suivent, le projet prend forme d’un roadster 2 places. Louis reçoit l’aide de ses apprentis ou de ses employés à l’occasion. La caisse est réalisée à partir de simples tôles d’acier planes formées au marteau ! La carrosserie est fabriquée principalement grâce à des éléments qui proviennent d’une DS, dont on peut reconnaître par exemple le capot sur lequel on a rivé les ailes ou les ailes arrière. D’ailleurs, à la manière de la DS, Louis a rétréci la largeur de la voie arrière en coupant les bras de suspension.

Homologuée en 1961
L’idée de départ est de réaliser un petit cabriolet avec des portes, mais après plus de 5 ans de travail, Louis commence à en avoir assez et décide de faire de simples échancrures pour faciliter l’accès à bord.

Le moteur et la boîte de vitesses proviennent d’une des toutes premières Ami 6. C’est donc un 3 CV de 602 cm3, sur lequel Louis a installé deux lignes d’échappement en modifiant la tubulure d’origine. Comme à son habitude, Louis soigne la présentation de la mécanique qui est alors plus propre que propre…


En 1961, la voiture est terminée, peinte en blanc et est homologuée par les services des Mines, qui ne peut que reconnaître la qualité incroyable de la réalisation. Une petite plaque sur le tablier l’atteste encore aujourd’hui. En 1963, Louis décide cependant de repeindre sa création dont la première livrée ne donnait pas satisfaction. La LB devient alors rouge vif, telle qu’on peut la voir aujourd’hui…

Inchangée depuis 1963
Depuis lors la LB n’a presque pas changé. Dans les années 1980, son fils aurait fait quelques modifications mineures mais son aspect n’a pas évolué depuis près de… 60 ans ! Ainsi certainement que les rétroviseurs noir mat, les compteurs GS dans la planche de bord en noyer massif, les sièges de Simca et l’arceau sont des ajouts postérieurs. Mais Louis l’a affirmé clairement : cette voiture n’a jamais été restaurée ! Et quand on ouvre le capot, c’est simplement incroyable… Tout est resté intact, brillant. La voiture était protégée par d’épaisses couvertures et bâches en plastique et, n’a pas pris une ride. Il faut dire que Louis était un maniaque de la propreté et elle a peu roulé… Les deux lignes d’échappement, par exemple, sont encore brillantes sans présenter la moindre trace d’oxydation. Sous le capot, c’est pareil : pas la moindre projection d’huile !




Une face avant baroque
Certes la face avant est baroque et n’est peut-être pas au goût de tous, mais l’émotion que peut générer une telle découverte va au-delà de la simple apparence. On peut voir dans le traitement des feux avant une influence américaine, comme la Ford Thunderbird.


Certains détails comme les bras et les essieux sont peints en gris clair et sont immaculés. Les roues Robergel étonnent aussi, elles proviennent, soit-disant, d’une Renault. A vrai dire, elles étaient des accessoires prévus également pour les 2 CV. Celles-ci sont bien des étroites pour les pneus en 125 ou 135 en 15 »… Elles sont belles en noir brillant avec leur enjoliveur central chromé à la manière d’un chariot romain !


En se penchant sous la voiture on découvre aussi que la caisse masque le châssis. Par soucis d’esthétisme, Louis avait en effet prévu de faire passer le châssis dans la caisse… Ainsi la voiture a une allure plus basse également.
Est-ce que la LB est-elle encore sous se couvertures depuis toutes ces années ?


Source : Etienne Musslin Planète 2 CV N° 80 / juin – juillet 2010 qui a permis de la redécouvrir après le sujet qui lui avait été consacré par Fabien Sabatès dans son ouvrage "Un amour de 2CV" (éd.Massin).

Et, bien sûr, la miniature qui va bien avec cette article



2 CV roadster 2 places carrossé par Louis Balleydier, rouge à roues à rayons noires 1961 Michel Fontaine création, montée par Gérard Boulanger Réf. : KIT43-017 - 2024

A tantôt
Alain  

Bonjour Alain, bonjour à tous
Super reportage Alain
Merci