Citroën C 10 "Coccinelle" ou "Goutte d'Eau" 1956

Le prototype du mois : la Citroën C10 « coccinelle » 1956

Dans les années 50, la gamme Citroën se composait de 2 modèles: la 2 CV et la traction qui sera remplacée bientôt par la DS.
André Lefèbvre désirait développer un véhicule plus moderne et plus compact que la 2 CV, c’est ainsi que la gamme C a vu le jour sous forme de prototypes.


Les prototypes C de Citroën forment une gamme des véhicules conçus entre 1953 à 1956 sous sa direction et qui visent à produire un véhicule très léger, qui serait plus moderne et plus petit que la 2 CV. Le projet cherche l'inspiration du côté de l'aéronautique : forme aérodynamiqueen goutte d'eau, masse concentrée sur l'avant, légèreté de la carrosserie en aluminium et compacité.. Les travaux aboutissent au C10, dit parfois « Coccinelle », qui sera présenté au grand public en 1956.

Le premier prototype, le C1, est construit en 1955.


Le dernier, le plus abouti, est présenté en 1956 sous le nom C10. Il affiche un poids extrêmement réduit (382 kg), et limite son Cx à 0,258. Profitant d'une suspension hydropneumatique, il est animé par le petit 425 cm3 de la 2 CV AZ, qui lui permet d'atteindre 110 km/h en vitesse de pointe. L'accès à bord se fait par de grandes portes à l'ouverture scindée en deux (un vitrage en « papillon », et des bas de portes classiques), et l'aspect général, proche des « voitures bulles » de Messerschmitt comme la KR 175, lui vaudra le surnom de « Citroën Coccinelle ».

L'ultime modèle de cette gamme fut la C10, surnommée la coccinelle.


La Citroën C10 a été construite grâce aux techniques en aéronaval pour assurer un poids faible et avoir cette forme de goutte d’eau.

Tout commence en 1953, avec l'étude du C10 qui sera inauguré en 1956. Ce prototype original fut muni des innovations techniques d'André Lefèbvre, c'est-à-dire:

- Répartition des masses avec un poids important à l'avant
- Forme en goutte d'eau, un point important, car cette forme sera reprise pour les légendaires DS et SM
 (systême repris entre autres par l'Opel Calibra des années plus tard)

- Voie arrière plus étroite que la voie avant - Légèreté: 382 kg grâce à une carroserie en aluminium
- Aérodynamisme poussé

Le design de la carrosserie est inspiré d'une goutte d'eau qui tombe. Un Cx excellent (0,258), sa légèreté et le moteur 425 cm3 de la 2cv lui permettaient d'afficher une faible consommation et de bonnes performances, la vitesse maximum étant de 110 km/h .

Le véhicule C dit la « coccinelle » ou la « goutte d’eau »

A l’origine, l’idée était d’André Lefèbvre : il avait voulu faire uen « super 2CV » (quatre places avec bagages et plus de 100 km/h) et, en même temps, expérimenter un véhicule ayant un poids très important sur le train avant. MM. Léonzi et Laurain avaient été les projeteurs (d’après les dessins au crayon de A. Lefèbvre). Le conducteur et son passager étaient assis au-dessus des roues avant. Le prototype a été accidenté sur un coup de frein. M. Léonzi était à son volant. Cet accident avait eu pour origine un centrage exagéré sur le train avant, le véhicule étant devenu extrêmement sous-vireur. (M. Léonzi a pour sa part, écrit était dû à une faute de conduite de sa part).

Peu après, M. Estaque arriva au Bureau d’Études, il venait du Service Méthodes. André Lefèbvre, qui commençait à être malade, le brancha sur l’étude de ce type de véhicule, qui après diverses variantes C 2, C 3, etc. faut appelé finalement C 10. Il a été conçu à partir d’uen espèce de cuvette ovale faisant penser à une baignoire ou à un bateau. Bein sûr, André Lefèbvre avait chois l’aluminium pour réaliser  ce « bassin » qui devait constituer la base travaillante du véhicule série « C » (ce choix de l’aluminium n’étonnera pas le lecteur qui sait que c’était le « aéronautique » par excellence, préféré de Gabriel Voisin le « maître » d’André Lefèbvre. Du reste ce dernier ne manquera pas de l’utiliser par la suite sur la DS et nous n’avons pas tout vu, car si A. Lefèbvre n’est plus de ce monde, ses idées vivent toujours)

Les ingénieurs du quai de Javel, n’étant pas stylistes, se sont demandé pourquoi ils n’essayeraient pas de faire une voiture qui ait de l’allure malgré tout en utilisant les calculs de côtes de carrosseries. Ainsi, sans ordinateur, ils ont calculé la forme de la carrosserie et déterminé la section du maître couple suivant une formule mathématique. Ils ont choisi une courbe, puis des courbes complémentaires déterminées par une table de logarithmes. Cette méthode de calcul aurait pu être la base de toutes les carrosseries. En ce qui concerne leur « Goutte d’Eau », le résultat était excellent, à la fois sur les plans aérodynamique et esthétique.


Source M. Estaque, directeur du BE Citroën dans CITROËN – L’histoire et les secrets de son bureau d’études de Roger Brioult Tomme 1 - 1987.


Malgré une avance technique incontestable, le C10 n'entrera pas en production, car l'AMI 6 lui fut préférée. Effectivement, sa carrosserie en tôle posait moins de soucis à la fabrication. Puis bon, soyons réalistes: quand l'on prend en compte l'impact que la révolutionnaire DS avait eu sur le public, imaginez alors le conducteur des années 50 découvrant ce véhicule tiré des séries de science fiction futuriste, muni de demi-portes qui se relèvent !  

Entre la bonne vieille Traction de la France moyenne et ce concept, il faut avouer que la différence est nette, et que la clientèle n'était pas prête à accueillir une telle voiture dans son garage... et soumis en interne à la concurrence de ce qui deviendrait l'Ami 6, plus conventionnelle, le projet est abandonné. Les ingénieurs se tournent alors vers le projet C60, qui aboutira à la GS.

Pourtant, son style préfigurait celui des premiers monospaces Citroën… comme le laisse entrevoir la ligne en goutte d’eau du Xsara Picasso.

Par contre, la roue de secours, logée dans la malle (découverte par la lunette arrière relevable), était à petit pneu étroit. Elle pouvait remplacer provisoirement une roue avant ou arrière. Elle était surnommée « la galette » en raison de sa faible épaisseur. Et, si la C 10 n’a pas été commercialisée, cette « galette » est présente 60 ans plus tard sur les voitures modernes !


Aujourd'hui ce prototype existe encore, et est conservé dans la belle collection du patrimoine Citroën.


Technique :


Seul le moteur de 425 cm3 avait été repris de la 2 CV AZ. Le châssis-caisson en cuvette et l’infrastructure étaient en alliage léger. Tout le vitrage était en plexiglas, les élèments avant et arrière et les demies-portes étaient en plastique collé.
Poids en ordre de marche : 382 Kg, quatre place et emplacement pour les bagages. Vitesse nettement supérieure à 110 km/h.


M. Lefèbvre avait essayé la forme des portes « papillon » (se soulevant latéralement) mais les panneaux étaient trop grands (car il fallait donner accès à la fois aux places avant et arrière), trop fragiles et trop cher.


On a donc choisi, deux demi-portes, mais avec un vitrage latéral se relevant (charnières sur l’ossature du toit).


Le train avant était à suspension hydraulique et adapté aux dimensions de la voiture.

La miniature, maintenant :


C 10 Prototype 1956 FRANSTYLE MOMACO "FRANSTYLE" (Tirage limité à 300 exemplaires) Réf. : 0005 - 2018

Une fois n'est pas coutume, je vous montre deux vues de dessus  


La "galette" y est  

A tantôt
Alain  

Merci Alain pour ces infos.
La miniature parait superbe.
J' ai hâte d' avoir la mienne
Bonne soirée à tous

Un morceau d'histoire que je ne connaissais pas , merci Alain