Nous sommes des sœurs jumelles, nées sous le signe de l’auto...

Miniatures autos, elles ont tout des grandes

La miniature automobile est née au début du 20ème siècle, en même temps que son modèle grandeur nature. A l’origine destinée aux enfants comme jouet, elle est aujourd’hui devenue la cible de nombreux adultes collectionneurs.
Quelle est son histoire ? Comment est-elle fabriquée ? Quel rôle les constructeurs automobiles jouent-ils ? Une petite voiture avec de bien grands mystères. Explications.

Nous sommes des sœurs jumelles, nées sous le signe de l’auto...

S’il est, aujourd’hui, difficile d’imaginer que les premières autos étaient des calèches motorisées, leurs miniatures sont là pour en témoigner. En effet, les miniatures naissent en même temps que l’automobile et deviendront avec le temps leur fidèle réplique.


Au début du 20ème siècle, les Allemands, Bing, K.B.N et Carette, sont les premiers à fabriquer en grande série ces nouveaux jouets luxueux. Ils utilisent alors la technique de la tôle lithographiée dont ils ont la maîtrise. Ce procédé, qui consiste en la reproduction par impression d’un dessin, ensuite tracé sur la tôle, sera repris en France jusqu’aux années 50. Cependant, dès le début des années 20, Fernand Migault, fabricant de jouets, propose à André Citroën de créer les premières miniatures répliques exactes de ses modèles grandeur nature. Ce dernier, conscient des bénéfices d’image qu’il pourrait en tirer, adhère avec enthousiasme à ce projet. Le premier jouet Citroën, fabriqué en bois, représentera une Type A.
A partir des années 30, l’industrie du jouet automobile prend son essor en Europe et aux Etats-Unis. C’est ainsi que le britannique Franck Hornby, créateur de la firme Meccano, a l’idée d’insérer dans ses maquettes de trains électriques, de petites décorations… dont des miniatures automobiles, à l’échelle 1/43ème, échelle encore aujourd’hui la plus répandue.
Face à une demande extrêmement forte, il invente en 1934 la fameuse marque Dinky Toys pour ses miniatures automobiles, fabriquées en grande série. Les collectionneurs se multiplient et la miniature devient rapidement exploitée par les constructeurs automobiles comme vecteur d’image. Face à un tel succès, cette petite automobile n’en reste pas moins le fruit d’un travail complexe et minutieux.

Fabrication : la rigueur d’une grande

Le travail de conception et de développement d’une auto miniature est presque aussi rigoureux que celui de sa grande sœur. Il faut neuf mois, en moyenne, pour sa réalisation. C’est en partie grâce à l’utilisation de fichiers 3 D, fournis par les bureaux de style des constructeurs, que la miniature reproduit fidèlement les proportions de son grand modèle.
Les fabricants travaillent, dans un premier temps, sur la forme du modèle. Vient ensuite la peinture. Il est impossible d’utiliser la même que celle du constructeur, car les particules métalliques laisseraient apparaître un grain bien trop épais sur les modèles réduits. Il faut donc recréer, patiemment, la teinte et la brillance requises. Parallèlement, les éléments nécessaires à l’habillage du véhicule sont réalisés séparément.
Pas moins de 50 à 60 pièces distinctes sont ainsi montées sur chaque modèle. Un système de suspension astucieux vient même réduire le bruit de roulage, pour parachever l’illusion d’être une grande. Le véhicule, enfin personnalisé, peut recevoir jusqu’à cent décorations pour un modèle de course !


Parce qu’elle le vaut bien !

Après une forte diminution des ventes dans les années 80, le marché de la miniature retrouve de l’allant, notamment grâce aux ventes réalisées en kiosques, touchant ainsi le grand public. Quatre grands leaders sont aujourd’hui implantés sur ce secteur : les Français Norev et Solido, le groupe chinois Ixo, et l’Allemand, Minichamps, qui vendent plusieurs millions de miniatures par an.
Aujourd’hui, pour les amateurs, la miniature est à la fois source de nostalgie et de désir : voitures d’enfance, première voiture, voitures de rêve… L’on constate une hausse des demandes de modèles des années 1950 à 1980 (Peugeot 203, Traction, Citroën 2CV,…), comme des modèles de sport ou de luxe (Porsche,…). Enfin, les amoureux d’une marque auront tendance à collectionner les produits dérivés de cette dernière, dont évidemment font partie les miniatures. En réalité, il n’existe aucune règle, les modèles contemporains sont autant plébiscités que les collections à thèmes comme les voitures de pompiers ou de course (F1, WRC).
Côté constructeurs, la miniature est avant tout vecteur d’image. Comme l’explique Marie-Pierre Claire, à la direction du Marketing de Peugeot : « la miniature est un objet de communication accompagnant le lancement d’un nouveau modèle. Grâce à ses côtés ludiques, historiques et esthétiques, elle sert à valoriser la marque ».


Source : PSA PEUGEOT CITROËN magazine 29/03/2006